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Cécile L’Hommelet : « Le mental peut compter jusqu’à 40% de la performance ! »

Entretien avec Cécile L'Hommelet alias « Cécile Positive » , coach mentale professionnelle qui accompagne aujourd'hui celles et ceux qui rêvent forts, des futurs sportifs aux plus grand(e)s champion(ne)s du pays mais aussi les professionnels de tous les secteurs. À Paris, dans les studios de notre partenaire i-Run.fr, RUN'IX reçoit celle qui déconstruit la fatalité dans l'intimité des aspirations secrètes et révèle l'importance de cet aspect encore (presque) inconnu du chemin vers l'accomplissement personnel.  

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« Quelle est la différence entre une préparatrice mentale et une psychologue ?

C'est bien deux métiers distincts : la psychologie du sport, on va vraiment intervenir dans un rayon de 360 degrés autour de l'athlète sur des problématiques particulières que l'athlète pourrait avoir. Le psychologue du sport peut également être en charge de la prépa mentale. Concernant la prépa mentale, quand les bases sont bien claires et bien définies, on peut aller plus loin sur l'optimisation de la performance avec la gestion du stress et la confiance en soi. 

Si nous sentons un besoin d'avoir une préparation mentale, que faut-il faire ?

Avant de démarrer la première séance, il y a une phase de prise de contact. Je vais pouvoir échanger avec l'athlète. En l'occurrence, me concernant, je propose une séance d'environ 30 minutes où l'objectif sera de pouvoir vraiment échanger sur les objectifs, que l'athlète souhaite atteindre. C'est important aussi que l'athlète ressente que je suis la bonne personne pour lui, pour l'accompagner. Et puis on va ensuite définir des objectifs à atteindre là où il y a vraiment un besoin d'exceller, de performer, et je vais lui faire une proposition d'accompagnement. À l'issue de notre prise de contact, on pourra démarrer les séances. Il faut savoir que tout est bien sous contrat. Donc sur une séance, on a les objectifs en ligne de mire et ce qui est important, c'est vraiment de partir de la page blanche à chaque chaque fois. L'athlète va arriver, il aura peut être eu des problématiques à l'entraînement, des problématiques à la compétition. Donc on va pouvoir libérer la parole et voir un peu ce qui se passe et ensuite on pourra se reconnecter aux objectifs qu'on aura défini au départ. Donc ça, c'est important et j'insiste là dessus de vouloir partir du besoin de l'athlète. 

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La préparation mentale se fait au finale sur du long terme ?

Exactement. En fait, j'aime bien faire le parallèle, au même titre qu'on peut faire attention à son hygiène corporel ou à son alimentation, l'idée ici c'est de savoir comment on va faire attention à son hygiène mentale. Donc c'est tous les jours au quotidien d'en faire une habitude. Et c'est un peu la technique des 1 % : si tous les jours on fait 1 % — après quelques semaines, quelques mois, ça devient une évidence et on y fait presque plus attention.

"L'objectif c'est d'apprendre à ne plus avoir peur de ses peurs et de se libérer. Et c'est tout à fait possible de prendre plaisir dans sa pratique à travers différents outils qu'on peut mettre en place."

Cécile L'Hommelet

Au départ d'une course qu'on soit athlète de haut niveau ou athlète loisir on peut facilement avoir ce stress de mal faire, la préparation mentale est-elle donc destinée à tous ?

La préparation mentale n'est pas réservée uniquement aux sportifs de haut niveau. Un sportif, à partir du moment où il met tout son cœur dans son projet, y met de l'énergie, ça peut le concerner. Quand on sait que dans la performance, le mental peut compter jusqu'à 30, voire 40 %, c'est super important de le travailler et c'est aussi le cas pour un coureur qui fait le 10 kilomètres en 45 minutes ou en une heure. Et en plus de ça, c'est que c'est transposable à toutes les sphères de la vie, même professionnellement. L'athlète amateur va y trouver un réel intérêt. Il va prendre confiance en lui, dans le travail, dans la vie de tous les jours et ça permet de se sentir mieux au quotidien et de préserver son bien être.

Les Jeux Olympiques viennent de débuter, est-ce que tu suis des athlètes qui vont participer à cette compétition ?

Oui, tout à fait. J'ai la chance d'accompagner deux athlètes qui ont eu la sélection et qui vont participer aux Jeux Olympiques. Certains sont passés à un rien des minima et donc à date ce sont deux athlètes qui me font confiance et qui vont participer. Je me permets de les citer parce qu'elles me l'ont autorisé sinon là aussi, il y a le secret professionnel et on ne divulgue pas les informations. Ici il s'agit donc de Alice Finot et Louise Maraval. C'est un événement qui se passe en France, donc il y a encore des paramètres aussi à venir régler même si évidemment, le gros du travail est déjà fait !

CECILE L'HOMMELET

PRÉPARATRICE MENTALE

Avec Alice Finot qui est désormais championne d'Europe du 3000 mètres steeple, qu'est-ce que tu as pu lui apporter ?

Cela fait déjà cinq ans aujourd'hui que je l'accompagne, donc il y a une très belle évolution. Alice était une athlète amatrice qui aujourd'hui s'est professionnalisée, donc les besoins ont évolué entre le début de l'accompagnement et aujourd'hui. Maintenant, ce qu'on va venir chercher, c'est d'être la meilleure dans ce qu'elle peut faire aujourd'hui. On va donc aller chercher, notamment pour les Jeux, ce petit supplément d'âme, ce petit truc en plus qui fera la différence. Donc on est en train de travailler aussi sur ces millimétrages depuis maintenant quelques semaines.

Avec les Jeux à la maison, est-ce qu'il y a un entrainement mental à réaliser en plus de ce qu'elle fait habituellement ?

Les Jeux à la maison c'est sûr que ça va la transcender. Après, il va y avoir cette sur-médiatisation qui n'est pas à négliger. Néanmoins, concernant la compétition, elle connaît les adversaires qu'elle va avoir. Elle a déjà fait des championnats du monde et elle est prête pour ça ! Elle a tout mis en place depuis toutes ces années pour être au rendez vous et pour être en forme. Donc il n'y a pas vraiment de changement, l'objectif c'est de revenir vraiment dans la réalité, dans le moment présent et qu'elle puisse faire ce qu'elle sait faire de mieux le jour J. 

Avoir un préparateur / préparatrice mental(e) c'est pratiquement obligatoire lorsqu'on est athlète de haut niveau ?

Forcément, moi, je vais te dire que c'est incontournable au niveau de la performance. Il faut savoir qu'il y a trois piliers : Il y a le physique, il y a la stratégie, la technique et le troisième pilier c'est le mental. Quand on sait que ça peut compter jusqu'à 30, voire 40 % de la performance, pour moi un athlète qui passerait à côté de la prépa mentale, c'est un athlète qui peut passer à côté de sa carrière. 

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Lorsqu'on est coureur et qu'on a cette boule au ventre au départ d'une course, la peur de mal faire, est-ce qu'il y a quelque chose à faire ?

Forcément, il peut y avoir cette obsession de la performance et quand tout va bien, et quand on arrive en compétition et qu'il peut y avoir cette pression, l'objectif sera de réussir à retrouver une certaine sécurité à l'intérieur de soi. Mais également faire abstraction peut être des espoirs que l'entourage peut mettre dans le projet, ou encore ça peut être l'encadrement, et il faut donc réussir à se détacher de ça. Et bien sûr qu'il y a des techniques très puissantes qui existent, qui vont pouvoir vraiment se mettre dans sa bulle. On peut parler de l'ancrage qui est un très bel outil. On vient ici replonger l'athlète dans un exploit sportif ou dans une compétition où il aurait eu d'excellentes sensations. Et on vient se re-projeter dans le moment. Au départ de la course, l'idée, c'est que l'athlète puisse se mettre sur ce niveau d'énergie pour aller chercher justement le meilleur et qu'il soit déjà sur cette vibration là pour pour exceller dans son épreuve. 

Il y a donc une routine à réaliser avant ses courses ?

Complètement, c'est un ancrage. Les athlètes viennent se conditionner, ils ont envie d'aller revivre ce qu'ils ont pu vivre. Et ça renvoie en fait un signal dans l'exercice. En séance, ils ont choisi le geste qui les caractérisait le mieux au moment de l'effort, le fait de se le remémorer au moment du départ permet de déclencher quelque chose dans le cerveau et ça va les mettre directement en condition. On parle de la routine de performance au même titre qu'on ne prend jamais le départ sur une série ou sur une finale aux Jeux Olympiques sans s'être échauffés. En fait, ici on va s'échauffer mentalement pour être vraiment prêt à aller donner le meilleur de soi et pour être performant à l'instant T.

Vous souhaitez contacter Cécile L'Hommelet ?

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