Un an après son triomphe sur la course reine de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, l'américain Jim Walmsley se confie sur sa préparation, ses équipements et nous révèle quelques conseils pour réussir au mieux sa course autour du toit de l'Europe. Il lui aura fallu cinq tentatives pour enfin décrocher le Graal sur cette course mythique qu'il abordait comme un véritable outsider en 2017, et qu'il a su appréhender et dompter année après année. Retranscription de l'interview « Jour de course » à retrouver en format vidéo sur nos réseaux sociaux à partir de ce lundi.
Echange réalisé le mardi 30 juillet 2024 à Argentière, commune de Chamonix-Mont-Blanc.
« Qu'est-ce que ça te fais de revenir ici, à Chamonix, un an après ton sacre sur l'UTMB 2023 ?
Jusqu'à présent, ça a été plutôt calme et “tranquille". Je suis ravi de retrouver ce cadre avec mes coéquipiers de la team HOKA et je me réjouis de pouvoir finir ma préparation pour cette année dans cette vallée et dans les meilleures conditions possibles ici !
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HOKA TECTON X 3
Quand as-tu commencé le trail running et comment es-tu passé sur ultra-trail ?
Je cours depuis de nombreuses années, depuis tout petit en fait. Pendant mes années à l'université, je faisais évidemment des distances beaucoup plus courtes et j'étais plutôt spécialisé dans le 5000 mètres sur piste et le 3000 mètres steeple. On va dire que le trail running est arrivé un peu plus tard dans ma carrière, vers 2014 avec des premières courses de 50 kilomètres ou 50 miles aux États-Unis.
Voici les différents records personnels de Jim Walmsley sur la piste et la route :
- 1000 mètres : 2'29'88
- 1500 mètres : 3'48'16
- 3000 mètres : 8'13'65
- 3000 mètres steeple : 8'41'05
- 5000 mètres : 13'52'87
- 10,000 mètres : 29'08'88
- Semi-marathon : 1H04'00
- Marathon : 2H15'05
Parle-nous du modèle que tu portes à tes pieds aujourd'hui ?
Oui, il s'agit de la HOKA Tecton X 3 ! C'est la version finale de la chaussure que nous développions encore l'année dernière avec HOKA et que j'ai porté lors de mes différentes courses. C'est vraiment un modèle performance taillé pour l'ultra-trail. D'ailleurs, lors ma victoire sur l'UTMB en 2023, j'avais un prototype de ce modèle aux pieds. Cette version définitive est très proche de la version prototype. On y retrouve toujours les deux lames parallèles en fibres de carbone à l'intérieur de la semelle. Aux pieds : c'est extrêmement léger, l'amorti est moelleux et l'amorti rebondissant ! Maintenant que la version finale est sortie, j'ai hâte de commencer à m'entraîner avec ! J'ai encore un peu de temps pour la découvrir et lui mettre des kilomètres d'ici le début de l'UTMB dans plusieurs semaines.
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Comment se passe une préparation UTMB pour Jim Walmsley ?
Lors de mes deux dernières participations (2022 et 2023), j'ai eu la chance d'avoir fait de très bonne préparation, presque idéale selon moi. Avec du volume et surtout sans me blesser. C'est très important dans une telle préparation. J'augmentais progressivement mon volume kilométrique sur une période de huit semaines jusqu'à atteindre des semaines entre 220 et 250 kilomètres. Cette année, c'est un peu différent avec ma victoire sur la "Western States 100" aux États-Unis fin juin, mais je vais à nouveau essayer de me rapprocher de ce schéma type de préparation. ça a fonctionné l'an dernier, donc il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas cette saison.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu'un qui souhaiterait se lancer sur son premier UTMB ?
Selon moi : la clé pour finir l'UTMB dans de bonnes conditions, c'est de savoir prendre soin de soi, surtout pendant la nuit qui est toujours un moment compliqué à gérer pour tout le monde. C'est un moment de la course où il peut faire très froid, alors je prends souvent l'initiative de mettre un pantalon et une veste bien avant les autres concurrents. Ça me permet de garder le contrôle sur ma température corporelle et d'éviter les hypothermies, par exemple. En plus de ça, il faut vraiment rester régulier et sérieux sur son alimentation tout au long de la course. J'essaye de toujours manger quelque chose même lorsque je n'ai pas envie. Ça permet de minimiser les coups de mou pendant l'effort. Par contre, même si vous sentez incroyablement bien à un moment du parcours, essayez de ne pas vous enflammer et de contrôler votre effort. Car c'est long, très long 170 kilomètres. La clé c'est aussi de savoir bien lisser son effort. Parce que l'UTMB va vous faire vivre beaucoup de hauts, mais aussi beaucoup de bas. Et il ne faut pas perdre de vue, que l'objectif reste d'arriver à Chamonix en les ayant encaissé le mieux possible. Encore une fois, il s'agit de s'écouter, et de prendre soin de soi-même au maximum. »
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