Kenya

Mon retour d’expérience au RUN’IX Athletic Center

Je m’appelle Constant WIEDERKEHR, j’ai 24 ans et je cours sur route et en trail depuis environ 4 ans. À la fin de l’année dernière, j’ai décidé de réserver mon stage de course à pied au Kenya, la Mecque du running. Depuis plusieurs années, je m’intéresse à la façon dont les locaux et les athlètes internationaux s’y entraînent.
Je me suis envolé pour Iten au début du mois de janvier 2024 et j’ai posé mes valises au Run'ix Athletic Center. Le choix du centre s’est fait pour plusieurs raisons : premièrement, c’est là-bas que vont la plupart des athlètes francophones ou français que je connais. Deuxièmement, ils fournissent toutes les explications nécessaires sur l’organisation du voyage (réservation de l’avion, transfert à l’aéroport, VISA…). Troisièmement, je trouve l’équilibre parfait entre la vie en groupe (repas, lieux d’entraînement, etc.) et le maintien d’une certaine liberté (on est libre d’aller où on veut, de s’entraîner comme on veut, etc.).

Expérience :

Dès mon arrivée au Run’ix Athletic Center, j’ai été immergé dans l’ambiance qui règne à Iten. On ressent à la fois une atmosphère de travail avec tout le monde qui s’entraîne dur, mais aussi une sérénité rarement vécue en Europe.

Les premiers jours ont été consacrés à la découverte de l’endroit et des autres stagiaires du camp. Le ton était donné pour la majorité des jours d’entraînement : on réalisait notre séance le matin, avions du temps pour vaquer à nos occupations et nous reposer durant la journée, avant de repartir courir en fin de journée.

Parmi les stagiaires, j’ai rencontré des athlètes élites et des amateurs. Malgré les différences de niveau, on vivait tous ensemble, partagions les repas et certains entraînements ! On profitait par exemple des footings en après-midi ou des déplacements sur les lieux d’entraînement pour se retrouver.

J’ai également bénéficié de l'accompagnement de Nickson, un coureur travaillant au camp, comme guide, et j’ai participé à des entraînements groupés avec les Kenyans. Au-delà de l'aspect sportif, s’entraîner avec les meilleurs coureurs du monde, tôt le matin à des milliers de kilomètres de chez soi, est une expérience incroyable.

BRACELET

ÉDITION OLYMPIQUE

Le RUN’IX Athletic Center se trouve dans le village d’Iten sur les hauts plateaux de la vallée du Rift à 2400 mètres d’altitude et à 450 kilomètres de Nairobi.

Situé à quelques minutes du centre ville d’Iten – il est idéalement placé à mi-chemin entre les pistes rouges pour les footings et les pistes d’athlétismes pour les séances spécifiques.

Entraînement :

Au Kenya, la plupart des coureurs suivent la structure d’entraînement hebdomadaire suivante :
  • Lundi : footing facile
  • Mardi : VMA courte (fartlek ou piste)
  • Mercredi : footing facile
  • Jeudi : VMA longue (fartlek ou piste)
  • Vendredi : footing facile
  • Samedi : sortie longue
  • Dimanche : repos ou footing facile
Une fois la période d’acclimatation passée, on ressent que le mode de vie kényan est propice à l’entraînement. Avec toujours du monde qui s’entraîne, il est facile de se motiver, et les temps de repos quotidiens permettent d’encaisser plus de volume. Il faut tout de même être prudent, car l’altitude rend l’entraînement difficile (à 2400m, il y a moins d’oxygène, donc il faut adapter les allures), les routes ne sont jamais plates, et il y a toujours des coureurs "trop motivés" qui s’emballent parce qu'ils sont au Kenya. En pleine préparation pour un 10 km/semi-marathon sur 8 semaines, je courais environ 130-140 km avec un dénivelé de 1000-1500m. Au Kenya, les séances ET les footings sont difficiles, mais c’est précisément ce qu’on vient y chercher. Malgré cela, les coureurs sont extrêmement détendus par rapport à l’Europe.

Enseignements :

Communauté :

L'une des plus grandes richesses de ce stage a été la vie en communauté. Côtoyer des athlètes internationaux et des coureurs locaux m’a beaucoup fait évoluer. Chaque échange m’a fait remettre en question ma façon d’approcher mon mode de vie, mon entraînement et mes compétitions.

Entraînement :

L'entraînement que j’ai réalisé au Kenya, combiné aux conditions (altitude, dénivelé, climat propice), m’a permis de me dépasser et j’ai senti que j’ai progressé au fil des semaines. J’aurais probablement pu en faire un peu moins car je suis rentré avec un peu de fatigue mais je sais que ce stage va payer !

Mindset :

Au Kénya, les coureurs sont toujours déterminés à s’entraîner. Ils m’ont rappelé qu’il fallait se concentrer sur sa propre progression et toujours y croire. Quand on voit le mode de vie des Kenyans et le peu de confort qu’ils ont, on se rend vraiment compte qu’on n’a pas de quoi se plaindre en France ! J’espère pouvoir m’en souvenir à la maison.

L'Importance du Repos :

Enfin, le stage m’a rappelé l’importance du repos (sommeil, alimentation, etc.) dans son entraînement. Dans un environnement aussi exigeant, il est essentiel d'accorder à mon corps le temps nécessaire pour récupérer et se régénérer. Il faut aussi écouter son corps et savoir lever le pied sur certaines séances si on veut obtenir des progrès durables.

BRACELET

ÉDITION OLYMPIQUE

Conclusion

Ce stage a été une expérience incroyable à tous points de vue : l’entraînement, la vie en groupe, la culture kényane. Les leçons que j'ai apprises resteront avec moi pour longtemps, et je suis rentré avec une nouvelle motivation. Merci au Run’ix Athletic Center pour votre accueil !

Envie de vivre une expérience inoubliable au pays de la course à pied ?

One thought on “Mon retour d’expérience au RUN’IX Athletic Center

  1. Romain Lelièvre dit :

    Il y a bien longtemps, un documentaire intérieur sport portant du Bob Thari nois présentait son quotidien au Kenya. Ce pionier voulait comprendre pourquoi les athlètes de la valée du Rift étaient les meilleurs au monde dan sa discipline : le 3000 m steeple. Il sera le premier européen à faire un podiun lors d’un mondial sur steeple. Un jour j’irai là-bas.
    Quand vius avez un rêve, la réalité, siuvent est décevante. Ce fut l’inverse !
    Il serait peu original, bien que vrai, de vous dire que cette quizaine passée au Run’ix fut merveilleuse avec 375 km courus qu’elle a changé à jamais ma perception de la course à pied, pratiquée depuis 30 ans. Aussi je vous livre là un petit “inside” qui s’approche au plus près, de ce que j’ai vécu là-bas :

    Le fartlek kenyan … une odyssée

    Après 6 km de “warm up”, 150 Kenyans attendent le discours du leader et du prêtre qui vient bénir notre séance.
    Programme : 25 min de 1′ / 1′, après 1′ de footing, toutes les montres sonnent et quelque chose de plus bestial qu’humain débute.
    Un nuge de fumée rouge s’élève, l’impression d’être au départ d’un 🇫🇷 élite sénior de cross mais nous sommes au 🇰🇪 lors d’un simple entraînemement.
    La première minute se termine (3’00 au km) quand devant je les estime à 2’40… je coupe progressivement l’effort. Devant moi, une centaine de Kenyans, t-shirt aux couleurs bigarrées s’envolent déjà sur la deuxième session. Il est difficile d’exprimer des sensations : le pouls s’emballe, le bruit des foulées qui redémarrent leur chevauchée superbe : entrer dans sa bulle est nécessaire, je reprends quelques Kamikazes partis bille en tête… les mains sur les hanches, une petite dizaine d’entre eux mettent le clignotant. Un Kenyan vomit sur le bas côté. Japhet, mon 🐇 du RUNIX Athletic Center, demeure ma boussole dans cet océan de terre rouge soulevée à chaque reprise de session rapide. De ses mouvements de doigt il m’indique les pièges de cette piste caillouteuse creusée de ravins dangereux pour les chevilles. Le coeur dans la bouche, il faut se muer en soldat pour survivre et ne pas trop lâcher ce groupe qui s’égraine peu à peu. Minute lente… un coup d’oeil à mon bracelet : Martin, Alice … la pensée positive fait voler Peter Pan… pourvu qu’il en soit de même pour moi… sourire dans cet enfer, voilà le paradoxe recherché pour mentir à sa douleur… curieusement, à la cinquième répétition je prends mes marques malgré le toboggan de cette satané piste jamais plate. Nous revenons avec mon lièvre local sur ceux qui explosent en vol et au bout du grand ruban de cette voie qui nous aura tous vu courir près de 7,5 km en 30’19” pour 137 de dénivelé positif. La ligne d’arrivée imaginaire nous tend les bras … je me retourne : une trentaine ou une quarantaine de Kenyans, mains sur les hanches remontent en marchant la bosse finale. Je ne voulais pas finir largué, bon dernier, derrière les locaux.
    Mission accomplie… mais à quel prix.

    PS : Courez découvrir le RUN’IX !

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