Entretien avec Gregory Vollet, directeur des Golden Trail World Series — un circuit de courses de trail running unique au monde dont il est à l'origine avec la marque française Salomon. Au cours de cette interview, Gregory révèle les grands palliers et les épreuves qu'il a fallu franchir depuis 2016 pour en arriver à ce circuit désormais incontournable pour les athlètes professionnels comme pour les amateurs, avant d'aborder les objectifs pour les années à venir !
Entretien réalisé lors de notre venue à Chamonix pour le Marathon du Mont-Blanc, le dernier week-end de juin 2024.
« Depuis ton arrivée chez Salomon en 2010, comment les Golden Trail ont vu le jour ?
Alors, au début, quand je suis arrivé en 2010, il existait le circuit de la Skyrunning et assez peu d'autres circuits. On a donc très vite collaboré, et on a sponsorisé le Skyrunning pendant plusieurs années. On a essayé en fait de pousser ce circuit pour qu'il devienne plus important, pour qu'on puisse avoir une communication plus large du sport et donc aider ce sport à se développer. En 2014, on était ici à Chamonix pour le championnat du monde de skyrunning. Chaque année, je leur demandais d'avoir un petit peu plus de visibilité, d'essayer de toucher les nouveaux médias. Mais malheureusement, je voyais que ça n'allait pas suffisamment vite. En 2016, j'ai commencé à penser à ce circuit et à en parler aux organisateurs du marathon du Mont-Blanc, de Sierre-Zinal et des Dolomites, qui nous ont fait confiance. On avait d'abord pensé à un circuit multi-marques, et après de nombreuses réunions, les marques n'ont pas voulu s'engager de peut d'être dans l'ombre de Salomon. J'ai donc décidé de faire ce circuit seul avec Salomon en 2017 et on a commencé en 2018.
Comment s'est passé le lancement du circuit en 2018 ?
En un rien de temps, on a tout monté. On a lancé le circuit sur des courses Salomon qui existaient déjà, sur lesquelles on était déjà partenaire et dont la finale en Afrique du Sud. Donc l'idée à l'époque, c'était d'essayer d'attirer un maximum d'athlètes, non Salomon, Mais la première année, on s'est vite retrouvé à avoir cinq, six, sept coureurs Salomon dans le Top 10 au classement. C'était pas ce qu'on voulait ! Donc on a soigné la communication, on a développé du contenu et puis on a montré qu'on respectait les autres marques et qu'on mettait en avant les athlètes des autres marques également.
Certains athlètes ont donc réussi à se faire connaître grâce à ce circuit ?
Bien-sûr ! Il y a eu de nombreux athlètes qui se sont fait connaître. Certains qui avaient déjà des contrats, ou d'autres qui n'avaient aucun contrat. Tout le monde n'est pas venu chez Salomon et une grande partie de ces athlètes ont eu la chance de pouvoir signer chez une autre marque. Ça a été un véritable tremplin puisque ce sport est passé d'amateur à un sport professionnel. Et aujourd'hui, quand les athlètes font un bon résultat sur la Golden Trail World Series, ils sont quasiment assuré d'avoir un contrat professionnel l'année d'après. Depuis le début, l'une des stratégies de Salomon a toujours été de développer le sport. Et pour développer le sport, on ne va pas aller à l'encontre des autres marques. Au contraire, on va leur dire venez développer le sport avec nous, c'est à dire envoyez vos athlètes, faîtes de la communication, envoyez vos photographes ou caméramans et faites la promotion du trail running sur vos réseaux sociaux. Parce que demain le sport va s'agrandir et ce sera bénéfique pour tous !
"Ce format là, c'est vraiment un format qu'on veut développer à l'avenir pour que ça devienne le standard de la Golden Trail Series et essayer d'aller donc développer un véritable spectacle tout en respectant quand même l'essence du sport et des athlètes."
Gregory VOLLET
Le circuit des Golden Trail est-il ouvert à tous ?
Absolument ! Ce n'est pas ouvert qu'aux Elites. Nous on s'appuie sur des courses existantes, la plupart du temps, qui sont ouvertes à tous. Et il est vrai qu'on invite en fait un plateau d'athlètes de haut niveau pour créer de la communication. Mais c'est l'opportunité pour Monsieur ou Madame d'aller se mesurer aux meilleurs athlètes mondiaux et même lors de la finale des Golden World Series. La seule différence c'est que les 30 meilleurs hommes et femmes sont invités, donc ils sont pris en charge intégralement pour venir participer à la finale. Mais bien sûr, tout le monde peut s'inscrire.
Comment fonctionne le circuit aujourd'hui jusqu'à la finale ?
Alors, en fait il y a huit compétitions plus une finale. Sur ces huit compétitions, ce sont les quatre meilleurs résultats qui comptent, plus les résultats de la finale. Durant la saison, une victoire rapporte 200 points au coureur. Il faut savoir qu'à la finale, il y a un prologue qui rapporte 100 points et la finale qui rapporte 300 points en cas de victoire. La finale est donc décisive et très importante.
Les étapes sont désormais retransmises à la télévision ?
Depuis le début on faisait des vidéos récap' qu'on passait sur certaines chaines de télé. Et on faisait des live Youtube pour suivre les courses. Et l'an dernier, ce qui nous a propulsé, c'est vraiment la signature d'une collaboration avec Eurosport qui permet la diffusion dans 71 pays, et dans 23 langues différentes en live. Pour information, l'an dernier, notre finale qui a eu lieu à Noli en Italie, a été vue par plus de 6 millions de spectateurs. C'est des chiffres qui sont quand même importants. C'est plus que ce que peut faire une Coupe du monde de VTT ou l'Ocean Race par exemple à la voile.
C'est quoi les axes d'améliorations pour développer davantage ce circuit ?
L'objectif serait de développer le trèfle à quatre feuilles ! Je m'explique : on a vu au Japon cette année, on a fait une course en fleur. Exactement comme à la finale l'an dernier en Italie. Il y a donc quatre boucles et chaque boucle correspond à une feuille. Le départ et l'arrivée se situent au centre du trèfle. On y retrouve ici une fan zone, avec l'écran géant, avec le DJ, avec une grosse atmosphère pour le public et ça permet de pouvoir filmer la course relativement facilement. Et donc, ce format là, c'est vraiment un format qu'on veut développer à l'avenir pour que ça devienne le standard de la Golden Trail Series et essayer d'aller donc développer un véritable spectacle tout en respectant quand même l'essence du sport et des athlètes. On a également les standards télé, et on ne peut plus faire des courses trop longues. Les plus mythiques sont les plus longues, donc il faudra qu'on trouve des solutions à l'avenir.
Comment vois-tu le trail dans les années à venir ?
J'ai toujours été contre le trail aux Jeux Olympiques et je me suis battu pour ça. Mais aujourd'hui, le prochain rêve, ce sera peut être le rêve olympique. Il y a deux ans, je me suis dit en regardant le ski alpinisme, que si le CIO décide demain que le trail running devienne olympique, ils en feront ce qu'ils veulent. Donc je me suis dit qu'il valait mieux qu'on leur montre un format qui pourrait être standardisé pour le CIO. Et donc c'est comme ça qu'il y a deux ans, j'ai commencé à réfléchir à ces formats en trèfle à quatre feuilles et en me disant OK, maintenant, on va travailler sur un autre projet. Et ce projet, c'est Los Angeles en 2028. »
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