Interview de Valentin André, athlète Mizuno, accompagné du Reponsable Marketing de la marque : Mehdi Trabelsi. Agé de 34 ans, Valentin André est professionnel en duathlon et compte quatre sélections en équipe de France et une sixième place lors des derniers championnats du monde. Avec un record en 28’55 sur 10 kilomètres et 14’01 sur 5 kilomètres, Valentin répond à nos questions pour Call Room. Ici, retrouvez les grands points abordés durant le podcast, n’hésitez pas à l’écouter pour plus de détails.
Peux-tu nous parler de la discipline du duathlon et de sa place en France aujourd’hui ?
Le duathlon est un enchaînement de vélo et de course à pied. Depuis quelques années, la discipline tend à se professionnaliser et les marques s’investissent auprès des athlètes, comme le fait Mizuno.
En France, on retrouve de grands athlètes, comme Benjamin Choquert et Marion Legrand qui participent à l’évolution de la discipline. Aujourd’hui, le niveau a grandement évolué et il faut courir toujours plus vite, avec une forte densité sur les courses !
Comment as-tu découvert le duathlon ?
Cela est très récent puisque c’est en 2021 que j’ai commencé à m’y investir réellement. Venant du 3000 mètres Steeple (vice-champion de France espoir à 21 ans), j’avais déjà un bon niveau à pied. Ensuite, durant le confinement, je me suis découvert également des qualités sur le vélo grâce à des copains avec qui je roulais sur Zwift.
"Avec mes performances, j’ai décidé d’en profiter pour mettre de côté mon métier de pâtissier et j’ai descendu mon chrono en faisant un 10 kilomètres en moins de 29 minutes."
Valentin Andre
Quelle place a le duathlon dans ton quotidien aujourd’hui ?
Nous avons eu l’opportunité de partir vivre aux Pays-Bas avec ma femme et cela a été le déclic. Avec mes performances, j’ai décidé d’en profiter pour mettre de côté mon métier de pâtissier et j’ai descendu mon chrono en faisant un 10 kilomètres en moins de 29 minutes. Au début, je ne savais pas trop où j’allais, mais aujourd’hui je me consacre totalement au duathlon depuis déjà deux ans et demi. Je ne regrette pas du tout d’avoir franchi le pas !
Comment gères-tu tes entraînements ?
La planification en course à pied est similaire à ce que l’on retrouve sur du 5 ou 10 kilomètres. Ensuite, on ajoute du vélo au quotidien, et à l’approche des compétitions, on travaille les transitions et enchaînements.
Je reste très classique dans la construction de mes semaines, sans double seuil ou test de lactate par exemple. Je vais quand même travailler différentes intensités, que ce soit avec du seuil, de la VMA, du fartleck... J’essaye de faire mes séances de vélo les mêmes jours que celles de course à pied, pour reproduire la fatigue de la compétition. J’ajoute aussi de la musculation à mon entraînement.
À pied, cela représente entre 100 et 120 kilomètres hebdomadaires et 300 à 400 kilomètres en vélo, soit une vingtaine d’heures.
Quelle place accordes-tu à la récupération ?
C’est sur ce point que j’ai vu une grosse différence en passant professionnel. En combinant le duathlon et mon métier de pâtissier, j’avais du mal à récupérer. Avant, j’avais l’impression de toujours courir après le train, ce qui engendrait des blessures, qui font partie du passé maintenant.
Aux Pays-Bas, je n’ai pas de structure médicale autour de moi mais j’ai pu mettre en place un protocole de bain froid après chaque séance et je sens vraiment les bénéfices.
J’accorde aussi de l’importance à ma nutrition, mon hydratation et mon sommeil.
Quel a été ton entraînement pour passer la barre des 29 minutes au 10 kilomètres ?
Pour les 10 kilomètres de Lille, j’ai été très consistant pendant les deux à trois mois qui précédaient la compétition. À l’approche de la course, j’ai augmenté légèrement l’intensité et baissé le volume kilométrique, pour atteindre le chrono de 29’20. Ensuite, avec mon coach, nous avons visé Valence en janvier 2024, avec une préparation plutôt typée cross comprenant moins de piste.
Peux-tu nous partager des séances clés que tu réalises ?
Une séance que j’aime beaucoup consiste à faire 3 blocs de 2 tours de terrain de football à l’allure course. Ensuite, j’enchaîne avec 8 diagonales. Je réalise ce gros bloc à trois reprises. Elle pique un peu mais j’ai l’impression qu’elle m’a fait passer des caps. Souvent, 10 jours avant le 10 kilomètres, je faisais un 2x500/1000/3000/1000/2x500 entre 22 et 23,5 km/h. Avant Valence, cette séance m’a conforté dans ma capacité à réaliser ces chronos et j’ai pu me projeter sur la course.
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