Interviews

Run to Paris : Nicolas NAVARRO

Deuxième épisode de la nouvelle série RUN'IX : Run to Paris !
Partons à la rencontre des athlètes en quête du rêve Olympique.

Il a représenté la France aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021,  Nicolas Navarro reçoit RUN'IX chez lui, à Aix-en-Provence, où sa compagne Floriane et lui ont accueilli un petit champion qui a agrandi la famille l'année dernière. Entretien avec l'un des tops marathoniens français à six mois des Jeux de Paris :

On te retrouve trois mois après ta dernière compétition, qui a été le marathon de Valence en Espagne où tu termines deuxième français avec un nouveau record personnel de 2h05min52. Quel a été ton ressenti après cette course ?

J’ai ressenti pas mal de frustration, parce que j’étais parti sur les bases d’un meilleur chrono. Malheureusement, les conditions de course ont fait que nous ne sommes pas passés sur les temps intermédiaires prévus, et ça a été une course plus lente qu’espérée, avec des lièvres qui n’ont pas forcément tenu le rythme dès le 5ème kilomètre. Il y avait aussi la déception de ne pas finir premier français, ce qui m’aurait assuré une qualification prioritaire pour les Jeux Olympiques à ce moment-là.

On a été témoin d’un nouveau record de France réalisé dernièrement à Séville par ton coéquipier en sélection nationale, Mohrad Amdouni. Comment vois-tu cette performance par rapport à tes propres ambitions à six mois des olympiades de Paris?

Avec mon nouveau record personnel, j’étais rassuré de me dire que la barre était assez haute et que les autres prétendants à la qualification n’allaient pas forcément pouvoir faire mieux. Mais Mohrad nous a prouvé le contraire ! Malheureusement pour lui, Hassan (Hassan Chahdi, initialement premier qualifié prioritaire) s’est blessé et n’a pas pu valider sa qualification, ce qui a validé la mienne le 30 janvier dernier. Ce record de France rabat surtout les cartes pour le dernier ticket restant, puisqu’il va falloir chercher le record de Mohrad !

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En 1998, avec ton record personnel, tu aurais été recordman du monde. À l’échelle de ta carrière, dans quelle mesure ressens-tu cette accélération du niveau sur marathon ?

Je me dis que je suis peut-être né trente ans trop tard ! J’aurais bien aimé avoir le record du monde, mais c’est vrai que rien qu’en France, l’évolution du niveau est impressionnante. Lorsque je me suis lancé sur marathon en 2013, le record de France était de 2h06min. Quelqu’un qui faisait moins de 2h10, c’était déjà énorme ! Aujourd’hui, il y a énormément de coureurs qui passent sous cette barrière. Forcément, les nouvelles chaussures ont aussi joué. Ce qui fait la grande différence, c’est l’économie de course : on peut aller plus vite, plus longtemps. Il y a pratiquement un nouveau record du monde chaque année ! Avant, personne ne pensait à courir un marathon en moins de 2 heures, on ne l'envisageait même pas. Malheureusement, Kelvin Kiptum ne pourra pas s’y attaquer, mais je pense qu’il aurait pu être le premier à le faire.

Tu as couru dix-sept marathons depuis tes débuts sur la distance en 2013. Quel est, selon toi, la partie la plus importante d’une préparation ?

S’il y a une chose à retenir, c’est qu’il faut être régulier sur les 3 mois de préparation. Il faut bien garder en tête qu’il y a douze semaines. Il ne faut pas tout mettre dès les premières. Une préparation marathon, c’est long ! Il faut vraiment s’écouter pour arriver en forme le jour J.

"Ces courses de championnats m’ont plutôt bien réussi jusqu’à présent, que ce soit Tokyo ou les championnats d’Europe donc je ne me mets pas de limite !"

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Après la course, tu as l’habitude de faire une coupure ?

Oui, parce qu’on en a besoin physiquement et mentalement. Ces dernières années, j’ai pris l’habitude de partir en vacances directement après mes marathons pour être obligé de couper, au moment où je n’ai plus forcement besoin de courir. Et j’ai eu la chance de bien finir mes dernières courses, ce qui me permet de partir en vacances l’esprit tranquille.

Est-ce que tu travailles toujours à côté de ta pratique de haut niveau ?

J’ai la chance d’être athlète professionnel à plein temps depuis décembre 2021, suite aux Jeux Olympiques. Avant les Jeux de Tokyo, j’ai posé un mois et demi de congés sans solde pour me concentrer sur le dernier bloc de la préparation de cette course importante sur laquelle j’avais à coeur de briller.

En 2021, tu participais pour la première fois aux Jeux Olympiques, à Tokyo. Comment t’étais-tu préparé à cette course ? Et comment l’as-tu vécue ?

J’ai abordé la course comme un marathon classique, sans me mettre la pression, sans me dire « C’est les Jeux, il faut absolument que je réussisse ! ». J’avais mon travail à côté, ça n’était pas « vital » de réussir. J’ai fait ma préparation ici, à Aix-en-Provence, et ça s’est plutôt bien passé. L’expérience a été un peu particulière parce que les marathoniens et les marcheurs étaient à plus de mille kilomètres du village olympique, à Sapporo. On a eu la chance de voir le village ensuite et de vivre la cérémonie de clôture immédiatement après le marathon. Mais le jour de la course, on a pu mesurer l’ampleur de l’évènement par l’ambiance sur le bord de la route, et par la médiatisation !

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Qu’est-ce qui a changé dans l’approche de ces nouveaux JO, à Paris, qui surviennent seulement trois ans après tes premiers ?

Premièrement, ce qui a changé, c’est que je suis devenu papa l’an dernier ! Il y a aussi le fait que cette fois, je peux me consacrer à 200% à la préparation. Donc ça amènera notamment des stages en altitude cet été, ce que je ne pouvais pas forcément faire avant.

"Avant les Jeux de Tokyo, j’ai posé un mois et demi de congés sans solde pour me concentrer sur le dernier bloc de la préparation de cette course importante sur laquelle j’avais à coeur de briller.​"

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Quelle est ta chaussure d’entraînement favorite, et pourquoi ?

La Cloudmonster 2 (de la marque On), c’est celle que j’utilise le plus souvent. Sur les deux-cent kilomètres d’une semaine de préparation marathon, je vais en faire une centaine avec ! Elle est très polyvalente, et d’autant plus maintenant qu’il n’y a plus le trou qui laissait des cailloux se coincer sur la version précédente. On court beaucoup sur chemins ici, et elle est mieux adaptée maintenant, donc je la met très fréquemment.

Et avec quelle chaussure cours-tu en compétition ?

Je courais en Cloudboom Echo 3 jusqu’au marathon de Valence 2023 où j’ai pu tester la nouvelle version de la chaussure de compétition de On. Je la préfère encore à la version précédente : elle a plus d’amorti, et je la trouve encore plus performante.

Quels outils as-tu mis en place pour optimiser ta pratique ?

J’ai pas mal utilisé la mesure de la glycémie en 2022 et 2023. Ça m’a permis de vérifier si ma stratégie d’alimentation était bonne sur les sorties longues. Avant je faisais un peu ça au feeling. Et ça m’a permis de confirmer que ce que j’avais l’habitude de faire n’était pas si mal. Concernant la mesure des lactates, j’ai pu la tester lors d’un stage au Kenya, mais c’est vrai qu’il faut savoir interpréter les chiffres pour vraiment bien l’utiliser.

Quel va être ton objectif aux Jeux Olympiques cet été ?

Je veux être le plus haut possible dans le classement ! Si on est sur la ligne de départ, ça n’est pas pour viser la cinquantième place. Là, à domicile, sur un parcours qui me plaît vraiment, j’y vais sans me mettre de limite. Les championnats sont toujours des courses particulières. On a vu qu’à Tokyo, ça courait très lentement. Il faisait très chaud, très humide. Des conditions que j’aime bien. Ces courses de championnats m’ont plutôt bien réussi jusqu’à présent, que ce soit Tokyo ou les championnats d’Europe donc je ne me mets pas de limite !

Où te verra-t-on courir prochainement ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura les championnats d’Europe de semi-marathon en juin, et qu’ensuite la préparation pour Paris démarra. Je partirai en stage à Font-Romeu en juillet.

Rendez-vous à Rome, donc, à l'occasion des championnats d'Europe d'athlétisme le dimanche 9 juin 2024.

La route vers Paris continue !

#NicolasRunstoParis

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